Au mouillage à Cascais, nous tournons et retournons le problème dans tous les sens :

 

Comment gagner Madère, de préférence avant que ceux qui nous y rejoignent n’en soient repartis…
A force de triturer les fichiers météo, nous décidons de ne pas tenter et d’attendre autour de Lisbonne Papa, Maman, Parrain et Tatie Nini.
A la genèse de notre projet de voyage, il nous était apparu qu’une règle essentielle, pour que tout se passe bien, était de ne pas se donner de contraintes. Au vue de notre rendez vous Madèrien nous allions enfreindre cette règle et nous engager dans une navigation que nous ne sentions pas.

 

 

Les Angelus nous rejoignent au mouillage où étaient déjà les Anao. Nous nous retrouvons tous sur la plage avant de prendre chacun une route différente :

– Antoine et Géraldine mettent le cap sur le Maroc ;  un temps nous avons été tenté de faire de même, la météo semblant beaucoup plus simple sur cette route.
– Les Anao, pour leur part, partent le lendemain en direction Porto Santo (à coté de Madère). Même si nous ne savons pas encore que Lisbonne va nous retenir beaucoup plus longtemps que prévu, la lecture du récit de leur traversée nous confortera, à postériori, dans notre choix.

 

 

Le mouillage de Cascais étant agréable, nous y restons quelques jours, l’occasion pour nous rencontrer Daniel et Eliane avec qui nous passons 2 bonnes soirées. La vie est paisible entre balades, baignades autour du bateau (l’occasion de sortir l’arbalète pour harponner l’un des mulet qui nous narguait), bricolages, Cned, glandouille…

 

 

Une nouvelle fois nous remontons le Tage (encore au moteur… et oui Dominique, nous n’aurons pas réussi à le faire à la voile), pour regagner la marina de Parque das Nacoes. Nous revisitons Lisbonne, sous la pluie cette fois, avec nos visiteurs. Nous nous réfugions dans le tram 28e pour parcourir la ville au sec. Nous passons aussi une très bonne soirée dans une petit restaurant de l’Alfama, ou nous avions déjà diner lors de notre première balade. Nous voulions trouver un endroit où l’on puisse manger et écouter du fado, malheureusement ça n’est pas possible avec les enfants. Il faudra que l’on revienne…

 

 

Une fois la troupe repartie vers Porto, nous commençons une longue attente à la marina. Il y a beaucoup de bateaux français désespérant, comme nous, de ne pouvoir faire voile vers Madère ou Porto Santo. C’est l’occasion de rencontrer d’autres équipages, de visiter les bateaux des uns et des autres, d’échanger de bons tuyaux . Le matin les discussions vont bon train autour de la préoccupation de tous : la Météo. Le soir, nous nous consolons autours d’un verre. Le ponton est un peu comme un petit village gaulois.
Les enfants se sont vite appropriés la marina. Ils y déambulent comme chez eux, passent voir les différents bateaux et vont même jusque dans les bureaux de la capitainerie pour voir les canetons qui y résident.

 

 

Et oui ! la marina abrite des canards, et, étrangement, nous sommes surnommés, par les autres voiliers, la canne (ou papa canard) et les canetons…. allez savoir pourquoi.

 

 

Les agents du port sont devenus les copains des moussaillons, au point qu’un après-midi particulièrement pluvieux où nous nous étions réfugiés dans le salon au dessus de la capitainerie, nous nous sommes retrouvés à boire une bière accompagnée de pain, fromage et charcuterie avec ces derniers. L’occasion de discuter avec eux, dans un mélange de français et d’anglais.

 

Nous l’avions entendu dire, mais c’est un fait, le « passeport blondinet » permet d’amorcer facilement les échanges.

 

 

C’est ce même passeport qui nous a permis de rencontrer Edwin et Susan, un équipage américain. Nous les avions aperçus à Baiona puis à Cascais. Ed est passé nous voir pour nous dire qu’ils trouvaient nos enfants adorables. Après concertation avec Manu, qui n’ose pas s’aventurer dans des discours anglais, nous leur proposons de venir boire un verre à bord.
La soirée est très agréable. Ed a son ipad, et pour une fois la tablette n’isole pas chacun dans son coin, mais au contraire permet d’amorcer des discussions, de visionner des photos et par là-même de faire tomber les difficultés de communication. Depuis 8 ans, ils ont tout vendu pour prendre leur retraite sur « Angel Louise », leur catamaran. Ils se promènent entre Canada, Caraïbes : vers le sud l’hiver et vers le nord l’été.

L’été dernier, ils sont venus juqu’à Londres où ils ont passé l’hiver, avant de faire un tour complet d’Europe par les canaux et la Méditerranée.

 

Le lendemain, nous sommes invités à manger des pizzas à leur bord. Jus de fruits frais au blender pour les enfants, sangria pour nous. Encore une très bonne soirée.

 

 

Enfin les fichiers météo finissent par laisser entrevoir une opportunité de départ. Chacun y va de sa prévision. Nous décidons de partir, d’autres bateaux préfèrent attendre encore un peu. Après une nouvelle descente du Tage (au moteur…), nouvelle nuit à Cascais, et le 22 septembre en début d’après-midi nous mettons cap sur Porto Santo.

470 milles nautique devant notre étrave, une nouvelle page pleine de rebondissements que nous sommes en train de terminer à l’heure où j’écris ces lignes… un nouvel article à paraître bientôt sur www.moussespic.fr