Mardi 11 Novembre vers 11H30, après un dernier saut à terre pour acheter du pain frais, nous appareillons. Cap sur Dakar pour ce qui devrait être notre plus grosse navigation : 950 miles devant notre étrave. A moins que ça ne soit l’une des plus courte… Le vent ayant prévu de jouer les filles de l’air, il n’est pas exclu que nous posions l’ancre à Lobos ou à Fuerteventura pour la nuit. Un petit pincement au coeur tout de même, nous quittons Mektoub, avec qui nous naviguons depuis plus d’un mois. Ils partent pour le Cap Vert, les Antilles puis la Polynésie, et, si nous espérons nous recroiser aux Antilles, il est aussi possible que nous ne nous revoyons plus… A moins que nous nous retrouvions ce soir dans la même baie ? ou que nous poursuivions jusqu’en Polynésie ?

 

 

Le vent rentre doucement. La mer est belle. Moussespic semble content et avance encore pas trop mal à la tombée du jour. Nous poursuivons donc notre route ; cela nous donnera droit de mettre en route le moteur au cours de la nuit car nous faisions du sur place à la pointe de Lanzarote.

 

 

Est-ce lié aux conditions de mer? ou alors aux deux demi-cachets de stugeron ? nous n’avons qu’un vomissement de Simon à déplorer (qui lisait à l’intérieur dès le premier jour…). Manu a pu pour la première fois « vivre » dans le bateau : cuisine, lecture, vaisselle, jeux, sommeil… Et bien elle le le dit : « çà change la navigation! »

 

 

Depuis Lisbonne, chaque fois que nous nous retrouvons au large, l’eau devient d’un bleu profond, sublime. Et comme ce mercredi, le vent est absent, nous ne résistons pas à l’envie d’un plouf à l’arrière du bateau, par 1500m de fond. Un régal! A peine sorti de l’eau, le vent revient.

 

 

La météo annonce des conditions idéales pour cette traversée, 15N de NE, peu de houle sur les premier jours, le bonheur. Dans les faits, si effectivement la mer est belle les 3 premiers jour, le vent par contre est nettement plus fort que prévu, et montera jusqu’à 30N. Au moins on avance !

 

 

Après quelques jours, nous trouvons notre rythme. Le matin, il fait jour vers 6H30, les enfants se réveillent en général vers 7H30 et commencent par se chamailler (grrrr….) ; puis c’est le petit dej vers 8H30. Un matin nous avons même eu la visite furtive d’une baleine, « un peu trop proche » du bateau aux dires du capitaine. Ensuite chacun vaque à ses occupations (lecture, légos, sieste). Un peu de Cned quand les conditions le permettent nous amène tranquillement à l’heure du repas et au point de midi : nous reportons notre position sur la carte et ajoutons une ligne sur le livre de bord. Vaisselle après le repas, puis les enfants retournent jouer. En début d’après midi, à nouveau un peu de Cned ou une douche : la douche en mer reste toujours un vrai plaisir, et une belle occupation acrobatique!
Vers 16H, c’est l’heure du gouter frugivore : une petite assiette de fruits partagée dans le cockpit ou sur le pont, agrémentée de quelques gâteaux. Assez rapidement ensuite, arrive l’heure du repas du soir. Et oui, ici le soleil se couche vers 18H – 18H30, heure vers laquelle nous préparons le diner. Coucher des enfants, et lecture, ordi ou discussion jusqu’à 21H où nous commençons officiellement nos quarts de nuit. Pour ces derniers, nous avons enfin trouvé la répartition qui nous convient :

21H -> 0H Manu
0H -> 3H Max
3H -> 5H Manu
5H -> petit dej Max

 

 

S’il y a malgré tout quelques moments où l’on trouve le temps long, dans l’ensemble ce n’est pas désagréable. Pour ternir un peu ce tableau de navigation idéale, il faut tout de même dire que le bateau a été très rouleur, ce qui me questionne : mauvais réglage? mer incriminée? mais plutôt intérêt à bien s’accrocher parfois et, quand bien même, nous avons eu le droit à quelques chutes. Et c’est sans parler du manque de sommeil : bruits diverses, position difficile à trouver…je me suis même laissé convaincre par les boules quies.

 

 

 

 

A noté tout de même, qu’après 3 jours d’essais de pêche, un joli thon à bien voulu mordre à la ligne. Nous en avons fait notre dîner, tout frais sorti de l’eau, agrémenté de quelques épices achetées au Maroc, et nos 3 schtrompfes ont trouvé le moyen de faire la fine bouche ;-(. Le lendemain, ce sont 2 petites dorades coryphènes qui nous ont régalés.

 

Après 8 jours de mer, nous voilà arrivés à Dakar, au mouillage devant le CVD (Cercle de la Voile de Dakar).