On le sait, le près (remonter face au vent) n’est vraiment pas l’allure préférée de Moussespic. Alors, quand on a vu qu’il y avait moyen de partir vers les Açores avec un petit vent de Sud Est on a pas hésité longtemps. Une petite semaine passée entre Malendure et Deshaie pour faire l’avitaillement, préparer le bateau, fêter dignement l’anniversaire de Marin et Simon sur la plage, et passer une dernière soirée avec les copains et nous avons levé l’ancre en compagnie de Meltem le 25 avril.

 

 

Difficile exercice que de vous raconter la transat.
Avant le départ, j’avais quelques appréhensions sur ce retour. Dans un tour de l’Atlantique c’est, à mon sens, la partie la plus compliquée : celle où l’on a peu de chance d’échapper au passage d’une dépression qui peut être bien creuse….
Du coup, en complément des informations météo que nous pouvions récupérer à bord, nous avions convenu que David, copain-collègue-navigateur, surveillerait de son coté. En contact journalier, il nous a proposé un routage, c’est-à-dire une route à suivre, pour éviter les phénomènes dangereux tout en essayant d’être le plus rapidement possible à destination. Nous lui disons donc un grand MERCI pour sa disponibilité, et la pertinence de ses propositions de routes !

 

 

Une fois au large, les inquiétudes disparaissent et, après 2-3 jours, nous avons quitté notre costume de terrien pour nous transformer en cet étrange animal qu’est le marin.
C’est curieux une transat ; 17j en mer vu de la terre ça paraît long… et bien, vu du bateau aussi… Pourtant, paradoxalement, il y a eu très peu de périodes où l’on s’est ennuyés. Le rythme de vie en mer est différent, fait de plaisirs simples :  manger un bon plat (genre une tartiflette pendant la baston), dévorer un livre, ou simplement discuter entre nous de nos futurs projets, de nos envies en rentrant. L’occasion aussi de repenser à ces superbes mois que nous venons de passer, à toutes ces rencontres, ces copains avec qui nous sommes liés par cette même soif de liberté, cette même envie de découverte. Bref, une parenthèse dans le temps pour savourer notre belle année sabbatique.
Plus encore que sur la transat aller, nous avons expérimenté ce que ceux qui sont passés avant nous décrivaient : c’est un peu dur les trois premiers jours (le temps de reprendre ses marques), et les deux derniers (car on devient pressé d’arriver). Entre les deux, le temps s’écoule, sans que l’on y attache une grande importance. Ca a été long, mais sans que çà ne soit pesant.

 

 

Sur la fin du parcours nous avons traversé deux dépressions.
Pour la première, nous avons eu un vent raisonnable (autour de 25N, soit du force 6, vent frais), par contre le vent et les vagues étaient plutôt de face, ce qui a rendu cela assez désagréable, et généré pas mal de fatigue.
Nous avons eu beaucoup plus de vent dans la seconde : 35N de vent établi (force 8, coup de vent) avec des rafales jusqu’à 52N (force 10, tempête). Nous avons mis le bateau sous voilure réduite, sous trinquette (une petite voile d’avant), et nous avons fait le gros dos, le temps que la dépression passe.
Moussespic s’est admirablement comporté, et si parfois le bruit des vagues qui déferlaient sur le pont était impressionnant, nous n’avons pas du tout souffert pendant le coup de vent. Finalement, celui qui a le plus souffert est peut-être David, qui attendait désespérément de nos nouvelles… (pour notre défense, nous n’avions pas reçu ses messages).

 

 

Avant l’arrivée du vent fort, nous avons préparé le bateau, et notamment revu nos bidons de survie. On y a ajouté de la nourriture, des vêtements chauds de rechange au cas où nous aurions eu une avarie, nous obligeant à abandonner le bateau. Nous avons aussi réexpliqué aux enfants la « procédure » d’évacuation, et les avons invités à préparer un jeu à mettre dans le bidon de survie. Là, çà a été le drame. Non pas qu’ils étaient inquiets, mais parce qu’il fallait envisager de laisser certaines choses précieuses à bord. Camille ne se voyait pas partir sans ses sous, et voulait ABSOLUMENT embarquer son porte monnaie…

 

 

Enfin, nous avons fini par arriver à Horta, juste avant l’aube. Et, moment magique, Meltem a pointé son étrave quelques minutes après nous! Après 17j de mer, on aurait voulu le faire exprès… Quel plaisir de se retrouver entre copains connus aux Canaries : Jean-Loup & Soazic de Meltem, Audrey, Pierre et Méli leur coéquipière arrivés quelques jours avant nous sur Le Bellion 2.

 

 

Difficile exercice que de vous raconter la transat… Peut-être simplement que çà ne se raconte pas, çà se vit… Ce que l’on peut vous dire, c’est que nous sommes heureux et fiers.
Heureux, car nous sommes arrivés à bon port, sans problème majeur. Heureux de retrouver les copains et de pouvoir échanger avec eux sur cette belle aventure partagée.
Fiers d’avoir fait cette transat retour, avec le sentiment de l’avoir faite proprement, fiers de notre Moussespic qui, jusqu’à présent, a parfaitement répondu à nos attentes.

 

 

Maintenant nous allons profiter pleinement de ce magnifique archipel qui s’offre à nous.

 

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