La rentrée professionnelle étant prévue le 03 juillet pour Manu, et le 06 juillet pour moi, nous nous étions fixé une date butoire au15 juin pour quitter les Açores et être sûrs d’arriver à l’heure au travail. C’était sans compter sur un démarreur récalcitrant, qui, le 14 juin, nous a signifié son envie de rester un peu plus en terre portugaise.

 

Après un petit coup de stress, et l’intervention d’un mécanicien, tout est rentré dans l’ordre. Le 20 juin, vers 10H30, nous quittons les Açores et les copains, non sans un petit coup de blues.
Pour la première fois depuis longtemps nous partons vers une destination connue. Rien à découvrir au bout de la route. Juste à profiter de ces 10 derniers jours de navigation au large qui nous ramènent vers la famille et les amis.

 

Nous reprenons rapidement nos marques, et, passées les premières heures au près (face au vent) les conditions de navigation sont plutôt agréables. Beau temps, belle mer, et le Bellion 2 à vue, ce qui permet de causer encore un peu avec Pier & Audrey par VHF. Ces derniers nous font même une démonstration de tout leur savoir faire sous spi…

 

Au quatrième jour, nous les perdons de vue, puis  plus de réception à la VHF. Nous sommes seuls sur la mer. Cette  navigation est pleine de contrastes : tantôt nous sommes en grande forme, profitant du beau temps ; tantôt nous n’avons envie de rien faire, quand le ciel est gris. Les enfants pour leur part sont constants. Les Légos ont laissé la place aux Playmobils, et nous les écoutons avec amusement jouer à « la police maritime qui poursuit des voleurs partis sans payer le port »…

 

Un jour de déprime (entendez par là de grisaille) nous battons notre record de distance parcourue (178 mn en 24H, soit 7,4 nd de moyenne). Un jour de grande forme, j’aperçois le rayon vert au coucher du soleil. La nuit qui suit est tellement belle que je prolonge mon quart, installé dehors sous les étoiles, jusqu’au au lever du soleil.

 

Enfin, après 8 jours de mer, nous apercevons Ouessant. Il ne nous reste plus que la manche à remonter. Il y a un an, une traversée l’Aber Wrac’h-Bréhat était une grosse étape, alors qu’aujourd’hui nous avons l’impression d’être déjà arrivés… que de chemin parcouru depuis le départ…

 

Sans doute qu’avec le recul on idéalise un peu les choses, mais en relisant mes notes et en me remémorant cette dernière tranche de large, j’ai le sentiment de commencer à apprécier ces navigation hauturières. Ce qui, au début du voyage, n’était qu’un mal nécessaire pour rallier une nouvelle escale commence aussi à être source de plaisir….  Y’a pas le choix, il va falloir y retourner pour vérifier !