Jeudi 14 Août 2014, nouveau départ. A dire vrai, le vrai départ. Jusqu’à présent nous avons revisité et redécouvert des zones déjà explorées, mais cette fois-ci on part pour de vrai. 3 à 4 jours de navigation, du jamais fait avec une arrivée dans un pays étranger, dans une zone où nous n’avons jamais trainé notre quille. Alors forcément il y a un peu d’appréhension au moment du départ.
La météo annonce un vent de WSW force 4 à 5, qui doit tourner NW et mollir dès le vendredi. Au moment de partir, nous savons que le début ne sera pas très agréable. Nous n’imaginons pas qu’il sera aussi désagréable….

 

Pour l’heure nous sommes sous le vent des îles Glénans, la mer est maniable, nous attaquons une partie de « piratatak » avec les enfants. L’esprit occupé, ils ne pensent pas trop à leur estomac, et nous espérons nous en tirer à bon compte. Dès la protection de l’archipel passé, la mer se creuse. Marin et Simon succombent rapidement au mal de mer. Un grain passe, le vent monte d’un cran, la mer devient agitée. Camille se recroqueville dans un coin du cockpit. Il a peur. Nous tentons de le rassurer, d’autant que si les conditions ne sont pas agréables, le comportement de Moussespic est sain. A l’intérieur par contre c’est le bazar…

 

Quelques dauphins passent nous rendre visite dans la journée, cela nous redonne un peu de baume au coeur. Mais il fait gris, froid, humide. Camille succombe à son tour au mal de mer. Manu n’est pas très en forme et nous ne savons pas trop comment nous allons réussir à coucher les enfants à l’intérieur. Les bassines à vomi sont parées.  On installe les enfants dans le carré l’un après l’autre. Les bassines font quelque aller-retour et finalement les enfants s’endorment. Manu est elle aussi malade ; elle tente de dormir dehors et fini par se réfugier à l’intérieur. Ce sera une nuit solitaire pour le Capitaine. Le bateau, légèrement sous toilé (2 ris, trinquette) et le vent stable permettront de n’avoir que la veille à assurer. Ce sera donc une succession de petites siestes de 15 minutes pour cette première nuit.

Le lendemain est sans doute la pire journée. Nous subissons. Envie de rien faire, juste attendre que ça passe. Les enfants sont toujours malades. Le capitaine est fatigué et lui aussi barbouillé. Au moment de coucher les enfants nous concluons qu’il faut que l’on se fasse violence le lendemain pour ne pas rester dans cette état de léthargie.

Manu assure la plus grosse partie des quarts de cette deuxième nuit grâce aux couvertures confectionnées par Marine qui lui permettent de rester dehors.

Samedi, les conditions sont plus sympas. Camille et Simon ne sont quasi plus malade. Marin reste plus sensible. Nous arrivons à reprendre un peu le dessus. En fin de journée le vent de NE rentre. Moussespic est sous génois seul avec un jolie houle qui vient de l’arrière, en route sur le cap Finistère. Petit appel à David pour avoir la météo (nous n’avions pas réussi à la capter), qui nous conforte dans notre idée de continuer vers Finistère.

Au réveil, après une nuit où les quarts se seront enchaînés normalement, les enfants se reveillent. Le mal de mer a disparu. Pain et fromage au petit déjeuner pour tout le monde. Nous passons le cap Finistère dans un vent mollissant, nous en profitons pour ouvrir le cadeau surprise de papi et lire sa jolie lettre aux enfants.  Puis grand ménage dans le cockpit avant de mettre le moteur pour gagner le port de Muros.