Arrivée à Dakar. Notre première bonne surprise est de retrouver Ivaou au mouillage, mais surtout rapidement de voir arriver Gildas ainsi que Laurent et Nathalie, des copains briochins.
L’escale à la capitale est surtout consacrée à la préparation de la mission pour VSF : révision des ordinateurs, achats des fournitures scolaires avec Amacodou, l’instituteur de Moundé, petites bricoles pour le bateau et courses.
Nous rencontrons aussi Vincent et Karine (cette dernière est la soeur d’une collègue de Manu) avec qui nous passons une très bonne soirée. A peine le temps de voir les autres équipages de la flotte VSF (Anao, Angélus, Roi Bako…) que nous mettons cap au sud, direction le fleuve Saloum.

 

 

Amacodou nous accompagne pour cette navigation. Un petit crochet pour se rapprocher de l’île de Gorée, où il n’est jamais allé, et la nuit nous enveloppe. Nous commençons alors une veille un peu fastidieuse, pour surveiller les pirogues. Au petit matin nous sommes en vue de Djifère, la passe d’entrée dans le Saloum. Après un petit slalom entre les filets et les pirogues (les deux étant parfois reliés…) , nous trouvons la bouée d’atterrissage et entrons dans le fleuve. Nous découvrons la navigation dans les bolons, ainsi que notre premier échouage. C’est donc prudemment, à vitesse réduite, que nous allons jusqu’à Daga-Moundé. Parfois, il restera à peine 10cm d’eau sous la quille de Moussespic…
Pas de route, seulement une piste sablonneuse pour rejoindre le village de Moundé situé à environ 1km du ponton. Nous prenons donc une charette afin de transporter les fournitures scolaires. Sur notre passage, tous les enfants convergent vers nous en criant « toubab, toubab ». Nos enfants semblent, pour leur part, un peu impressionnés.
Ce sera une constante durant notre promenade dans le Saloum. Chaque fois que nous arrivons dans un village, les enfants interpellent les « toubab », ( les blancs) et viennent toucher Camille, Marin et Simon. Nous sentons bien qu’ils ne savent pas trop comment réagir, et certaines fois, on imagine que cela doit être très impressionnant pour eux.
Nous partageons ensuite le thiebou dieune (riz au poisson) avec les enseignants. L’occasion de commencer à échanger avec eux. Puis nous visitons l’école avec Matar le directeur, avant de s’installer avec lui, dans la cour, à l’ombre pour palabrer.
Rendez-vous pris le lendemain matin, pour que Camille passe la journée dans la classe de CP. Il y passera finalement 3 jours, prendra ses premiers cours d’Arabe, se fera un copain (Abdou Fall) et lui, comme l’instituteur, auraient bien prolongé l’expérience… Pendant ce temps, nous passons aussi du temps dans les classes. Nous découvrons les méthodes d’enseignement, la participation des élèves, le maintien constant de leur attention. Nous essayons de présenter notre voyage (pas facile…), nous filmons, photographons… Le midi nous sommes invités par les enseignants à partager leur déjeuner, et certains d’entre eux sont venus à bord un soir afin de visiter notre maison flottante et partager un verre de jus d’orange.
Le jeudi midi, ils nous préparent un repas de fête pour notre dernier jour parmi eux : thiebou Yapp (riz au poulet) et lait caillé. A chaque fois, cela donne lieu à des échanges intéressants et enrichissants.
Puis vient le moment de les quitter pour aller vers Bassoul, où nous devons remettre deux ordinateurs. Nous partons à regrets ; l’accueil des enseignants a été super, et nous serions bien restés un peu plus longtemps.

 

 

 

En route pour Bassoul, nous croisons Yobalema, le trimaran de VSF, le temps de boire un verre en leur compagnie. Leur mission médicale est terminée ; ils remontent sur Ndangane avant de repartir pour la France en avion.
Comme il est risqué pour nous de remonter le bolon jusque Bassoul, par manque de hauteur d’eau, nous mouillons devant Bassar. Les 2 villages communiquent par un pont et sont espacés d’environ 30mn de marche. Nous y retrouvons Charlotte, un autre trismus 37 (le même bateau que Moussespic), le temps d’une belle soirée.
Puis c’est livraison des ordinateurs, visite des deux écoles, et prise de rendez-vous pour un après-midi de formation informatique pour les enseignants. Assaisonnées avec un peu de Cned le matin, cela donne des journées plutôt denses. D’autant que, pendant la nuit, un drame se produit : crise de tourista pour Simon, avec option diarrhée au lit… Je vous passe les détails du lavage du Simon dans le cockpit à 2h du matin, pendant qu’il vomissait, à l’eau du fleuve…
Une fois que Manu a terminé, tant bien que mal, de laver le linge à l’eau du Saloum, Marin prend le relai en vomissant partout dans le carré. Le lendemain, la miss n’échappera pas au même mal..  C’est donc seul que je retourne à Bassoul faire un peu d’initiation aux tableurs pour les enseignants.
A Bassar, nous rencontrons l’Infirmier Chef de Poste El Hadj Sarr. Visite du poste de santé, et remise de l’ordinateur destiné au village de Diogane car nous avons décidé de ne pas descendre jusque là.
S’ensuit une petite pause : juste avant de gagner le Saloum, nous avions reçu un message de Grand-mère, nous indiquant la présence d’un cousin à elle un peu au sud de Dakar à….Ndangane Lagune. Nous sommes juste à coté, donc, après quelques échanges de mails et textos, nous arrivons sur place et mouillons…. juste devant la maison d’André. Les trois jours passés en sa compagnie sont fort sympathiques et reposants. Les enfants profitent à fond de la piscine, et il est bien agréable de manger en terrasse avec vue sur son bateau…
Puis, à nouveau nous levons l’ancre pour une rapide escale à Dionewar pour remettre un ordinateur au poste de santé. Nous sommes à l’ancre devant un hôtel 4 étoiles…fermé par manque de touristes. Sur la plage, Momo nous sollicite pour venir manger dans son restaurant, sur l’autre rive. Après d’âpres négociations pour fixer le prix du repas, nous nous donnons rendez-vous le lendemain à 12H. Si le repas fut bon, cela restera le premier « restaurant », où « en Afrique les femmes préparent le repas ; tient Emmanuelle, voilà les pommes de terre à préparer ».