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L’un des grands responsables de notre départ en voyage en bateau n’est autre que Bernard Moitessier (mais je crois que ne ne suis pas le seul…). Moitessier je l’ai « rencontré » en 2000. J’avais alors effectué un stage de voile aux glénans (à Paimpol). Au cours d’une discussion avec l’un des autres stagiaires il me parle de ce Moitessier dont je n’ai jamais entendu parler( 1)… Puis le hasard s’en mêle : à l’issue du stage je croise dans la bibliothèque de ma Marraine un exemplaire de « Vagabond des mers du sud ». Après l’avoir dévoré je me suis procuré l’ensemble des ouvrages de ce saint homme. Ce sont ces lectures qui m’ont fait découvrir que l’on pouvait voyager au long court sur un bateau.
Par la suite j’ai continuer à lire des récits de voyage en bateau, mais en recherchant plutôt des ouvrages de mes contemporains, me permettant petit à petit d’imaginer et de préparer mon propre voyage.

J’avais presque renié le Maître, au point de ne pas embarquer ses ouvrages dans la bibliothèque du bord, quand Ronan, ancien collègue de travail, marin et voyageur ( jetez un œil à son site ) m’a donné vagabond des mers du sud avant de partir. Le hasard…encore… Et puis la chance s’en est mêlé, et j’ai pu échanger « la longue route » et emprunter « le Cap Horn à la voile ».

 

J’avoue avoir ouvert Vagabond avec une « appréhension ». Je me souvenais des longs passages techniques sur la meilleurs stratégie face au gros temps et autres solutions contre les tarets sur un bateau en bois. J’avais un peu peur de m’ennuyer. Mais, comme à la première lecture, je me suis laissé prendre par le récit. Pire, j’avais hâte de retrouver Henry Wakelman à Durban et de me laisser embarquer dans la poésie de leurs rêveries et de leurs bricolages.
Et puis, il faut bien avouer que relire cet ouvrage en mer, sur votre bateau, ça vous remet les idées en place. Nous naviguons quand même dans des conditions de sécurité extraordinaires comparé a lui… Imaginez : nous savons en permanence où nous sommes juste en regardant l’écran d’un  GPS ou d’un ordinateur. Même si nous surveillons le baromètre et regardons le ciel, nous savons en général à l’avance, et de manière assez précise, comment le temps va évoluer, combien de temps va durer un coup de chien…  En contre partie nous avons sans doute perdu un peu dans notre communion avec les éléments.

 

J’ai attaqué ensuite « la longue route », juste avant de partir pour la transat retour, celle que j’appréhendais un peu. Bien m’en a pris, car au delà de l’extraordinaire épopée qu’il raconte, je trouve que c’est un livre rassurant. Il donne le sentiment que, avec un bon bateau sous les pied ( et nous étions confiant de ce coté la) et du bon sens on peu faire face à pas mal de situation.

 

Enfin, en quittant les acores pour repartir à la maison j’ai relu « le cap Horn à la voile » (je signalerais ici au lecteur peu attentif, qu’il y a une légère inversion entre l’ordre de lecture et celui de publication par l’auteur…). Ce livre, qu’il considérait comme bâclé, est sans doute mon préféré. Il raconte entre autre la naissance de Joshua. Là encore, on se dit que, décidément, la sophistication de nos bateaux nous complique aussi beaucoup la vie… A relire ce (ces) livre(s), j’ai découvert quelque chose qui m’avait échappé à la première lecture : avant d’être auteur, Moitessier est lecteur. Il tire une partie de ses connaissances et de sa culture maritime de sa lecture de ses prédécesseur.  Jusqu’a ce que « vito duma » lu fasse sortir son opinel pour libérer Joshua pris dans une tempête sur la route du cap Horn. Rêver et s’enrichir par la lecture, avant d’aller expérimenter les choses soit même, c’est, j’avoue, une philosophie qui me plait beaucoup.

Rare sont pour moi les livres qui se relise bien, ceux là en font partie. Mais est ce finalement si surprenant que cela que Bernard Moitessier ai écrit des livres rares ? En tout ça si vous ne les avez pas lus, je ne peux que vous inviter à essayer. Attention cependant, cette lecture peut avoir de « graves » conséquences…
Si vous les avez déjà lus, et que vous partez au large, en voilier, ajoutez-les à la bibliothèque du bord. Je suis sûr que, comme moi, vous aurez beaucoup de plaisir à les relire.

Pour ma part, je pense que je vais attaquer « Tamata et l’alliance »… dès que j’aurai trouvé le carton dans lequel il est rangé…

 

 

(1)Si, comme moi a l’époque, vous ne savez pas qui est ce dangereux personnage, je vous invite a consulter la page wikipedia qui lui est consacrée(Reprendre votre lecture)

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